Volontariat à Buoc Village

Volontaires au Vietnam, Buoc Village avec sjvietnam
Posted by: LMTV Supporter Category: Témoignages Post Date: 19/02/2020

Volontariat à Buoc Village

Il y a deux semaines, un groupe d’étudiants japonais, accompagnés d’un volontaire suisse et de deux autres volontaires vietnamiens qui les assistaient, ont participé à un Groupcamp de SJVietnam : « Living, sharing and helping minority and disadvantaged people. » Ils étaient encadrés par Mr. Mori Hiro, coordinateur de NICE, et leur professeur Mr. Paul Crane. Ils nous ont raconté leur expérience de volontariat à Buoc Village.

Le contexte

Pendant une semaine, ce groupe a logé à Buoc. Un village de montagne situé à Mai Chau, dans le Nord-Est du Vietnam. Ce village est habité par environ 70 familles Thai, une des minorités vivant au Vietnam.

Leur but était de construire des toilettes pour un foyer, peindre le mur du jardin d’enfants et de donner des cours d’anglais aux enfants. En effet, dans ce village, 20% des maisons ne possèdent pas encore de toilettes. Et la plupart ont été construites avec l’aide de SJVietnam. En ce qui concerne l’anglais, c’est une langue très importante pour le pays, afin de pouvoir communiquer avec le monde extérieur.

Avec Fuko Yamada, autre volontaire de SJVietnam (SJV),  nous sommes allés à leur rencontre pour qu’ils nous parlent de leur projet et de ce qu’ils en pensent. Nous avons parlé avec Momoka Yamaguchi, Kana Matsumoto, Saquna Oshma et Daijiro Tanaka, qui font partie du groupe d’étudiants japonais, ainsi qu’avec Toan Belleville, qui lui est Suisse.

Le groupcamp

Ils sont restés une semaine sur place, et ont travaillé cinq jours en tout. Le premier jour ils ont rencontré la famille avec qui ils allaient construire les toilettes, ils ont été à la rencontre de la vie sur place. Beaucoup de nature, beaucoup d’animaux aussi, des vaches, des poules et des chiens.

Leur accueil a été des plus chaleureux. Sapuna nous a confié que sa mère d’accueil a pleuré à son arrivée. Elle ne comprenait pas pourquoi au début, et puis, peu à peu elle a compris l’importance de leur visite dans ce village pour sa mère d’accueil et la joie que cela lui procurait. C’était le bon moment pour réfléchir à leur projet : ils ne venaient pas seulement construire des toilettes et peindre un mur. Ils venaient également à la rencontre de ces habitants, de leur façon de vivre et de penser.

Volontaires à Buoc Village, Vietnam, sjvietnam

D’abord le contexte de leur présence sur place, et ensuite ils se mettent au travail. 

Leur horaire était divisé en deux parties : le matin était destiné à la construction des toilettes, et l’après-midi aux cours d’anglais. Le groupe en charge de la peinture y travaillait toute la journée.

Construction des toilettes

Momoka, Kana, Saquna et Toan participaient à la construction des toilettes et nous ont expliqué la méthode qu’ils ont utilisée. Une partie du groupe creusait un trou, une autre s’occupait du ciment et la dernière d’amener les briques. Après avoir creusé le trou, ils ont construit les fondations de la toilette et les murs. Un tuyau sert à évacuer les déchets humains. Ensuite ils ont cimenté le trou, aplani la surface, posé la toilette et fabriqué des murs et un toit.

Toan participait à ce projet pour la deuxième fois, dans le même village mais pour une autre famille. Donc il connaissait la méthode. Mais la première fois il était comme les filles : elles ne savaient pas à quoi ressembleraient ces toilettes, ni comment les construire.

Kana a mentionné que dans les villes pour construire des toilettes on utilise des machines, mais dans des villages comme Buoc, on le fait à la main. C’était un travail difficile pour elle.

Toilettes à Buoc Village, Vietnam, sjvietnam

Résultat final des toilettes.

Peinture du mur

Daijiro lui était dans le groupe qui a peint mur. Pour commencer ils ont dessiné deux croquis de ce qu’ils prévoyaient de faire, et en ont discuté avec la maîtresse du jardin d’enfants. Ensemble, ils sont tombés d’accords sur le thème de la mer. Et après cette discussion, ils ont pu commencer à dessiner. D’abord au crayon pour que ce soit plus précis. Ensuite ils sont passés à la phase des couleurs. Cependant ils n’avaient que cinq couleurs à disposition et selon Daijiro c’était le plus dur. Comme leur dessin était très coloré ils ont dû mélanger toutes les couleurs jusqu’à avoir ce qu’ils voulaient. Et enfin ils ont peint leur dessin.

paint in Buoc Village, Vietnam, sjvietnam

Mur peint, Buoc Village, Vietnam, sjvietnam

Résultat final de la peinture.

Le contact

Une partie très importante pour eux a été le contact avec les villageois. Ce fût aussi l’une de leurs peurs : la communication. Comment allaient-ils parler avec les Vietnamiens ?

Ils travaillaient avec l’homme du couple, ils enseignaient des notions d’anglais aux enfants, et vivaient avec le village pendant une semaine. Bien entendu les volontaires ne parlent pas vietnamien et ne peuvent donc pas vraiment parler avec les villageois, mais comme Momoka l’a vite compris « la communication ne passe pas seulement par le langage ». Daijiro sait seulement dire bonjour et merci en vietnamien. Ils ont donc vite été amené à communiquer avec des sourires, des expressions, de l’énergie. Sapuna nous dit même qu’elle communiquait avec son cœur. Pour apprendre l’anglais aux enfants, ils étaient supervisés et aidés par les volontaires vietnamiens.

De la même façon, la cohésion au sein du groupe de volontaire est elle aussi capitale pour le bon déroulement du projet.

Leurs impressions

Nous les avons ensuite interrogés sur les raisons qui les ont poussés à venir faire ce projet de volontariat. Toan, qui était déjà venu dans ce village pour le même projet, voulait continuer à aider. Car il avait beaucoup apprécié partager ces moments uniques avec les familles sur place et les autres volontaires.  Pour le groupe des Japonais, le programme leur était proposé par l’université. Certains avaient déjà fait du volontariat et voulait continuer d’aider comme ils pouvaient. D’autres, animés par cette même envie, n’avaient jamais eu l’occasion de faire du volontariat. Ils voulaient surtout tous voir à quoi ressemblait la réalité des villageois sur place. De cette façon ils pourraient les aider et mieux comprendre les enjeux derrière ce projet.

Aucun d’entre eux, à part Toan n’était déjà venu au Vietnam. C’était une autre peur qu’ils avaient. Ils ne connaissaient pas le pays ni les gens. Mais après quelques heures et la rencontre avec les villageois, cette peur s’était envolée.

Kana nous communique la joie et l’émotion du couple quand les toilettes ont été terminées. Ce sont ces moments-là qu’elle aime. Leurs rapports avec les enfants ce sont également très bien passés, et ils ont tous été impressionné par le bonheur qui régnait malgré les conditions de vie. Sapuna nous a fait part de la réflexion qu’elle a porté sur cette expérience : qu’est-ce que le bonheur ?

Ils repartiront tous avec cette pensée et ce projet qui a enrichi leur expérience. Momoka, Kana, Sapuna, Daijiro et Toan ont pu prendre conscience du potentiel (ou le partager) que peuvent apporter les projets de volontariat. Tant pour les personnes sur place que pour eux-mêmes. Momoka s’est rendue compte de la chance qu’elle avait, Kana veut continuer à faire du volontariat et Sapuna est heureuse d’avoir pu aller à la rencontre de cette situation.

Toan voit le volontariat comme du partage de bonheur, passer de bons moments ensemble, autour d’un but commun. Et maintenant le couple qu’ils ont aidé a des toilettes.

 

Écrit par Antoine, LMTV à SJVietnam.

Share this post


PHP Code Snippets Powered By : XYZScripts.com